Qu'est-ce qui a été réellement convenu et quel est l'impact pour les pays et les organisations ?
Par Nikos Avlonas,
Président du Centre pour la durabilité et l'excellence (CSE) et professeur adjoint en gestion de la durabilité à l'université DePaul
Le fait que 186 pays parviennent à un consensus sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre est considéré par de nombreux observateurs comme une réussite en soi et est qualifié d'"historique". Plus précisément, les gouvernements de 186 pays ont présenté des plans publics détaillant la manière dont ils réduiront les émissions de carbone d'ici à 2025 ou 2030. Les pays seront également légalement tenus de se réunir tous les cinq ans à partir de 2023 pour rendre compte publiquement de leurs progrès en matière de réduction des émissions par rapport à leurs plans. Ils seront légalement tenus de surveiller et de rendre compte de leurs niveaux d'émissions et de leurs réductions, à l'aide d'un système de comptabilité universel.
Bien que les plans des pays soient volontaires, les exigences légales en matière de suivi, de vérification et de communication de leurs actions sont conçues pour créer un système de pression des pairs à l'échelle mondiale, dans l'espoir que les pays ne veuillent pas être considérés comme des retardataires au niveau international.
Le nouvel accord ne résoudra pas, à lui seul, le problème du réchauffement climatique. Au mieux, les scientifiques qui l'ont analysé estiment qu'il réduira les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'environ la moitié de ce qui est nécessaire pour éviter une augmentation des températures atmosphériques de 2 degrés Celsius ou 3,6 degrés Fahrenheit.
Engagements annuels pour l'adaptation au changement climatique
Source : Overseas Development Institute (ODI) The Overseas Development Institute (ODI)
Ce qui a été convenu :
- Maintenir les températures mondiales "bien en dessous" de 2°C (3,6°F) et "s'efforcer de les limiter" encore plus, à 1,5°C.
- Examiner tous les cinq ans la contribution de chaque pays à la réduction des émissions afin qu'ils relèvent le défi.
- Les pays riches doivent aider les pays pauvres en leur fournissant un "financement climatique" pour qu'ils s'adaptent au changement climatique et passent aux énergies renouvelables.
- Atteindre le plus rapidement possible le pic des émissions de gaz à effet de serre et parvenir à un équilibre entre les sources et les puits de gaz à effet de serre au cours de la seconde moitié de ce siècle.
L'impact futur sur les entreprises :
- Une législation et des normes plus exigeantes en matière de réduction des émissions de carbone dans les pays qui n'ont pas d'objectifs stricts (pays en développement)
- Développement de nouveaux mécanismes de marché afin de mesurer et de contrôler les objectifs nationaux de réduction des émissions de carbone. Ces nouveaux mécanismes peuvent également s'appliquer aux grandes entreprises opérant dans ces pays.
- La révolution technologique des cinq dernières années a été vraiment spectaculaire et elle va vraiment changer la donne en matière de réduction des émissions de carbone à l'avenir, tandis que davantage de fonds seront disponibles, en particulier dans les pays en développement.
- Demande accrue de transparence et d'assurance ou de vérification externe des réductions de l'empreinte carbone des entreprises
En conclusion, Paris n'est que le début d'une évolution vers un monde à faibles émissions de carbone, et il reste encore beaucoup à faire dans les années à venir.
Sources : New York Times, BBC news