Objectifs de l'UE pour 2030
Le Brexit a fait de nombreux titres, avant et après le résultat du référendum du 23 juin 2016. Bien qu'il y ait encore beaucoup d'incertitudes quant aux conséquences et aux modalités de sortie, nous pouvons d'ores et déjà nous pencher sur l'impact potentiel des engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance pris par le Royaume-Uni.
En plus de l'objectif 2020, l'UE a défini son objectif pour 2030. Il se résume à un 40% de réduction des gaz à effet de serre, 27% d'amélioration de l'efficacité énergétique et 27% de part des énergies renouvelables dans l'approvisionnement en énergie primaire. Cet objectif a été défini en incluant le Royaume-Uni et s'articule autour de deux axes principaux : la réduction des gaz à effet de serre et la part des énergies renouvelables dans l'approvisionnement énergétique. Indiscutablement, la sortie du Royaume-Uni de l'UE a un impact sur l'engagement pris pour 2030.
Qu'en est-il alors de l'UE ?
Comme le Royaume-Uni ne fait plus partie des statistiques agrégées de l'UE, celle-ci sera obligée soit de réduire son engagement, soit de demander aux membres restants de faire plus d'efforts par le biais de compensations. Plus précisément, selon les calculs de HSBC, pour obtenir une réduction de 40% des gaz à effet de serre, les États membres devraient contribuer à une réduction supplémentaire de 7,6%. Cela peut sembler relativement facile puisqu'il sera réparti entre 27 États. Cependant, comme certains grands émetteurs résistent, ce n'est pas une tâche facile.
Un autre élément important à prendre en compte est que la sortie du Royaume-Uni entraînerait une redistribution des droits de vote au Parlement européen. Par conséquent, les pays sceptiques à l'égard du climat gagneraient du terrain. Cela compromettrait l'engagement à travailler plus dur et à investir davantage dans les énergies renouvelables.
Les engagements environnementaux du Royaume-Uni
En ce qui concerne le Royaume-Uni, il est tout à fait possible que, même sans l'UE, le pays fasse preuve d'un engagement fort en matière de changement climatique. Il convient en effet de souligner qu'en 2008, le pays a adopté la loi sur le changement climatique (Climate Change Act), qui reste valable à ce jour et vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% d'ici à 2050. De plus, le Royaume-Uni a obtenu des résultats impressionnants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'amélioration de l'efficacité énergétique. En particulier, entre 1990 et 2014, la consommation d'énergie du pays a diminué de 10% alors que son PIB a augmenté de 65%.
En définitive, bien que le climat ne soit pas une priorité dans les discussions sur les modalités de sortie, le changement climatique reste un défi aujourd'hui et nécessite une réponse globale, ambitieuse et rapide.